L’affaire Julie Michel : volatilisée lors d’un road trip.

Julie Michel

Julie est née le 10 avril 1987 et vivait à Auxerre dans le département de l’Yonne en France. Pour l’été 2013, à l’âge de 26 ans, Julie décide de se lancer seule dans un road trip à travers la France, pour ensuite se rendre en Espagne. Elle va donc rassembler toutes ses affaires dans sa Renault 21 Nevada et commencer son périple. Elle passe d’abord quelques jours en Gironde, pour ensuite descendre à Toulouse et où elle va rester quelques jours également.

Julie va ensuite se rendre à Auterive, une commune du sud-ouest. Pendant son voyage elle est constamment en communication avec ses proches. Dans la soirée du 18 juillet 2013, elle se rendra également au marché nocturne de la ville de Massat, en Ariège. Plus tard dans la nuit, Julie serait allée à Port de Lers, un col pyrénéen qui culmine à 1517 mètres d’altitude. Elle gare sa voiture dans un petit parking du col et y passe la nuit. Le 19 juillet, elle est aperçue par un parapentiste aux alentours de midi en train de déjeuner seule à l’extérieur de sa voiture. Ce sera la dernière fois qu’elle sera vue.

Le 1er août 2013, la mère de Julie signale sa disparition au commissariat d’Auxerre. Cela fait plusieurs jours que Julie ne donne pas de ses nouvelles, mais sa famille ne s’inquiétait pas trop, pensant que la jeune femme profitait de ses vacances et de son indépendance. Mais sa mère avait commencé à s’inquiéter car sa fille ne répondait pas à ses appels. La voiture de Julie sera retrouvée le 6 août 2013, toujours garée sur le parking à Port de Lers. A l’intérieur, les policiers découvre tous ses effets personnels : son téléphone portable, ses chaussures, ses papiers d’identité.

Port de Lers depuis Massat : 1517m
Le parking où la voiture de Julie a été trouvée

En été, il y a beaucoup de visiteurs à Port de Lers, c’est un lieu prisé par les randonneurs et les cyclotouristes sportifs. Mais hormis ce parapentiste, personne d’autre ne semble avoir vu Julie. Autre fait étrange : Julie, qui avait prévu de passer en Espagne, s’est arrêtée à un endroit qui justement ne permet pas de couper vers l’Espagne. Pourquoi avait-elle fait un détour par Massat puis Port de Lers ?

Plusieurs pistes ont été abordées. Peut-être que la jeune femme devait y retrouver quelqu’un ? Ou bien s’était-elle trompé de chemin et avait-elle décidé de faire une pause entre temps ? On se demande également si Julie serait partie faire de la randonnée et aurait eu un accident. Mais selon sa mère, Julie n’était pas intéressée par la randonnée. Autre piste plus sombre, Julie avait peut-être fait une mauvaise rencontre. Il aurait suffit qu’elle s’éloigne du parking et se fasse suivre par un rôdeur. De plus, les vitres de sa voiture n’étaient pas teintées et n’avaient pas de rideaux. N’importe qui pouvait la voir à l’intérieur de son véhicule. Peut-être avait-elle fait une mauvaise rencontre au marché de Massat, et que cette personne l’avait suivie ?

La thèse du suicide a également été envisagée, mais elle a très vite été écartée par Betty Lefebvre, la mère de la jeune femme : selon elle, Julie n’avait aucune raison de se suicider, et même si ça avait été le cas, on aurait forcément retrouver son corps.

En septembre 2013, une centaine de gendarmes et des équipes cynophiles ont organisé des battues pendant plusieurs jours. Port de Lers étant un lieu montagneux avec une végétation dense à certains endroits, les recherches s’avèrent difficiles lorsque l’on s’éloigne du sentier. D’ailleurs, le signalement tardif de la voiture de Julie a fait perdre un temps précieux pour les recherches. Lorsqu’une personne disparaît, les premières 24h sont les plus cruciales. Début novembre 2013, les recherches pour retrouver Julie doivent s’arrêter à cause d’une chute de neige.

En 2014, un homme va affirmé être sûr d’avoir vu Julie au carnaval de Toulouse. Malheureusement cela s’avèrera être une fausse piste. Betty raconte : « C’était un mythomane. Quand je l’ai rencontré, j’ai compris qu’il était bizarre. Son beau-frère m’a appelé quelques mois plus tard, pour m’indiquer qu’il avait menti, et n’avait jamais vu ma fille.»

Par la suite, d’autres hypothèses ont vu le jour, notamment que Julie aurait rejoins une secte. En effet, il y a en Arriège des groupes autonomes de néo-ruraux utopistes qui auraient pu séduire Julie avec ce mode de vie. Encore une fois Betty n’y croit pas. Mère et fille étaient proches, et jamais Julie ne lui aurait caché cela. Mais par la suite, Betty va tomber de haut après avoir exploré les mails de Julie : « J’y ai trouvé des échanges de mails avec la gourelle d’une secte dans laquelle elle était investie depuis plusieurs semaines. Dans ses écrits, je n’ai pas reconnu ma fille, ce n’était plus elle. » Les policiers vont retrouver et interroger cette gourelle, mais cela ne donnera rien.

En 2017, des témoins affirment avoir reconnu Julie parmi des sans-abris à Boulogne-sur-Gesse en Haute-Garonne, où elle se ferait appeler Charlotte. Mais les gendarmes n’ont jamais retrouvé cette jeune SDF. Plus tard, il s’avérera que les témoins n’étaient pas fiables. En mai 2018, toujours sans nouvelle piste, la juge ferme le dossier de Julie Michel.

Mais par la suite, une femme va apporter un témoignage glaçant à la présidente de l’ARPD, l’association pour l’assistance et la recherche de personnes disparues. Selon elle, Julie aurait été tuée dans un gîte et on aurait fait disparaître son corps. Suite à cela, Betty s’est exprimé : « Je demande juste que la justice vérifie cette hypothèse. Ils ont le nom du gîte et plusieurs autres éléments glauques dont je ne préfère pas parler. Pour le moment, ils n’ont rien vérifié. Il faut que je sache, je ne peux pas vivre toute ma vie comme ça. »

Malgré ce témoignage apporté, le dossier reste clôt. « J’ai contacté le procureur de Foix en lui exposant ces nouveaux éléments, malheureusement il ne veut pas rouvrir. » explique Betty Lefebvre. «  […] On m’a dit qu’il fallait que je fasse mon deuil, mais sans corps, ce n’est pas possible. » Lorsque le procureur a été interrogé sur la piste de l’assassinat de Julie, il n’a pas souhaité répondre.

Pendant l’été 2019, des bénévoles et un spéléologue ont effectué des recherches dans la zone, mais cela n’a pas été concluant. A l’été 2020, Betty et David Duval, un bénévole, s’adonnent aux recherches à l’endroit où Julie a disparu, à l’aide d’un drone. « Grâce au travail de plusieurs années, nous avons écarté l’accident en surface, à l’aide d’un drone, je peux visiter les gouffres où elle aurait pu tomber, après cela, nous aurons tout fait concernant la thèse de l’accident en montagne. » explique David Duval.

Malgré tout, Betty est déterminée à faire rouvrir le dossier. Elle a créé la page Facebook « Notre coeur pour Julie » en attendant l’association qui est en cours de création. Via sa page Facebook elle recueille des dons afin de poursuivre des recherches sur place. Après toutes ces années, Betty a toujours l’espoir de connaître la vérité sur la disparition de sa fille, qui s’est volatilisée ce mois de juillet 2013.

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